• Encore un écrit juste comme ça

    Il n'est pas le plus grand des hommes, ni le plus vil. Il n'est ni dieu ni bête, mais un simple individu a qui le sort et l'extravagant ont préféré d'autres.
    D'aucun ne peut le nommer antihéros, car pertinemment il sait qu'au coin d'une rue l'amour ou le destin ont depuis longtemps laissé place au vide.
    Cet homme que seul un prénom et quelques vagues convictions suffisent a définir vit asservi à la routine, interdit à la folie.
    Il n'a jamais sauvé une vie ni vue la sienne en danger.
    Certains le veulent banal, mais ne leur en déplaise il ne l'est pas le moins du monde.
    Non, il est bien plus que ça, et en lui vivent des centaines de héros, en lui vivent tout ces mondes que jamais il n'a foulé et ces gens qu'il connait si bien sans jamais leur avoir parlé.
    Pourquoi le résumer a une norme quand en lui vit la plus ardente des passions mêlée à l'aventure et à l'inconnu?
    Jamais il n'a frôlé le danger et pourtant mille fois il a vécu et donné la mort.
    Il pourrait être un enfant que les contes ont émerveillé mais il voit son futur trop terne pour être l'un d'eux.
    Il pourrait être le simple personnage d'une histoire mais il est bien trop réel et condamné au prévisible pour cela.
    Mélancolique, peut être désabusé et parfois naïf lui qu'emprisonne le charnel, si loin de ses utopies.

    On ne lui sourit pas dans la rue, et tant mieux, la fausseté brille trop à son gout. Il devrait s'enfermer dans le cynisme tant il a conscience de la futilité du reste.
    Mais ce serait une terrible erreur alors, car il vit dans la futilité paradoxalement enchainé a un essentiel trop fort. Lui qui a déja imaginé, exploré et s'est délecté de mille personnalités
    il ne peut reprocher au schizophrène que d'être limité. Il ne peut haïr autrui qui rêve et comme lui, en son sein se débat contre cette façade qu'il a crée pour protéger ses plus belles possessions :
    Son âme d'enfant.
    Il est l'écrivain, il est celui que la naïveté du nouveau né fait rêver, il est celui qu'un monde limité et connu condamne.
    Car oui, il est le pire des condamnés dans la pire des prisons, il est celui a qui l'on a interdit de s'émerveiller et de découvrir dans la plus grande simplicité tant l'inconnu est devenu complexe.
    Il est celui qui rêve d'explorer des terres vierges et de vivre corps et âme les plus belles aventures que l'histoire inventa.
    Assis dans son triste bureau, dans l'encre noire il réveille l'enfance perdue qui sommeille en lui pour enfin s'échapper de sa prison.
    Et voila que loin de son corps, il traverse une fois de plus un monde libre de toute loi, un monde qu'il peut modeler à sa guise ou mort devient renaissance.
    Un monde, ou il peut enfin fuir l'ennui et sincerement sourire.


  • Commentaires

    1
    Chantal
    Mardi 7 Octobre 2008 à 21:28
    Sublime *O*
    Je me prosterne à tes pieds, Ô Dieu des moutons ! - n'empêche que tu oublies encore des accents +sort+ -
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