• Eveil

    "Bordel ce qu'il fait sombre ici je m'y ferait donc jamais. Ellis ouvre la porte, promis je me battrais plus dans ton bouge!"

    Alors qu'une migraine violente m'assaillait je réalisait que la ville était étrangement silencieuse.Peu importe qu'ils aient sonné les cloches de sommeil ou non, d'habitude on entendait toujours le bruit du marché ou d'une violente échauffourée, de travailleurs qui avaient oublié ce qu'était la nuit et même des fous qu'on laissait déambuler. Non, cette fois, c'était tout sauf normal.

    Je fus alors pris de panique, en plus d'être lourde et resistante la porte de la salle d'isolement était toujours verrouillée.

    "Non c'est pas possible, Ansem reprends tes esprits. C'est encore une de tes crises. Bordel il se passe quoi! Ellis espece de fils de pute, si t'ouvres pas immédiatement je vais devenir violent!"

    Les minutes passaient, plus longues encore. Ma migraine ne partait pas, tenace la salope; Faut dire qu'une bouteille éclatée sur le crane laisse toujours un souvenir particulier. Tandis que mes nerfs commençaient a se vriller je décochais mon plus puissant coup de pied en direction de la porte qui, a ma grande surprise, n'offrit aucune résistance s'ouvrant sur une salle vide.

    Je ne saurais jamais si le pire était la panique qui m'habitait dans cette salle, ou la terreur qui m'envahit une fois libre. Je n'étais plus enfermé et en colere, non, j'étais seul et vulnérable. Je n'étais qu'une puce dans cette ville faite de ruelles sombres, de coupe gorges si visibles et évidents  qu'on s'y engouffrait quand même.

    Rosace, une ville bien étrange. Taillée dans le Jais, une pierre aux proprietés absorbantes, elle surplombait les plaines de son imperieuse noirceur.

    Cette ville avait été conçue pour être la frontiere entre le crime et la raison, de ses rues tortueuses, sombres et pourtant étrangement attirantes jusqu'a son erection dans un materiau buvant ce sang qu'on voyait déja couler a flots. Assurément, des esprits malades devaient encore rôder inconscients du fléau les guettant dans l'obscurité.

    Car c'était un fait, la ville avait été désertée dans la panique la plus totale comme en témoignaient les pichets renversés et la biere encore fraiche maculant le sol de l'Aube, un client avait même laissé tomber sa dague. M'en saisissant  j'avançais vers la porte de sortie.

    "Qu'ont donc pu fuir ces gens? Une épidémie peut être? Non, trop précipité. Une guerre alors.. Impossible, les guerres n'ont plus lieu en ce monde. Non, c'est quelque chose de bien pire, quelque chose d'imminent. Qu'est-ce donc?"

    Les rues étaient  si calmes que j'entendis mes bottes marteler le pavé.La mort rodait guidant de son bras le fou perdu au coeur de ce dédale. Commençant tout juste a trouver une idée viable je décida de me rendre au Clocher ou les dernieres informations et copies de missives devaient être entreposées. A peine eus-je traversé la premiere des ruelles jalonnant mon périple qu'aux portes de la ville retentit un étrange hymne. Un hymne déchirant le silence...

     


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